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Enfin ! Il aura donc fallu attendre la douzième journée de compétition et la huitième course pour voir un représentant français monter sur un podium de ski alpin. Comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur, ils sont même deux à grimper sur la boîte. Steve Missilier remporte en effet la médaille d’argent, tandis qu’Alexis Pinturault se pare de bronze. Malheureusement, ni l’un ni l’autre n’ont su mettre en danger Ted Ligety, qui a survolé cette compétition.

L’Américain avait marqué les esprits dès la première manche, en terminant avec 97 centièmes d’avance sur le Tchèque Ondrej Bank, second. Derrière, en revanche, c’est l’embouteillage : les skieurs situés entre la deuxième et la dix-huitième place se tiennent en seulement une seconde. Autrement dit, il s’agit d’un mouchoir de poche, au sein duquel l’on retrouve trois Français, à savoir Fanara, Pinturault et Missilier. Ce dernier réalise une deuxième manche de très haut niveau et détrône l’Autrichien Benjamin Raich, jusque-là leader. Il reste alors neufs prétendants au titre à s’élancer. En voyant Carlo Janka, Félix Neureuther, Marcel Hirscher ou encore Matthias Mayer échouer derrière lui, le skieur du Grand Bornand comprend que le podium est tout proche. Son compatriote Alexis Pinturault, qui a beaucoup déçu lors du super combiné la semaine dernière, occupe la deuxième place et exulte lorsque Bank franchit la ligne avec un temps supérieur au sien : c’est alors sûr, les deux tricolores seront médaillés. Reste à savoir de quels métaux il s’agira. Ted Ligety, moins impérial sur son deuxième passage, assume néanmoins son statut de favori et va conquérir l’or olympique, seul titre manquant à son palmarès dans cette spécialité. Nos skieurs hexagonaux se contentent donc de l’encadrer, ce qui n’est certainement pas une déception.

Avec cette double performance, le ski alpin français évacue définitivement le spectre du zéro pointé, qui prenait de l’ampleur après les désillusions des courses précédentes. Mieux encore, en totalisant onze médailles, la France égalise le record établi à Vancouver il y a quatre ans. Et il reste de nombreuses épreuves à disputer…

La perf' du jour : relais norvégien, biathlon

Deux pioches sur quatre relayeurs et huit tirs. On attendait un excellent relais de la Norvège aujourd’hui. On a eu droit à une démonstration. Tora Berger, Ole Einar Bjoerndalen et Eric Svendsen ont tout simplement écœuré tous leurs adversaires. Pour sa première apparition aux Jeux, le relais mixte n’a pas offert le spectacle de suspense auquel on pouvait s’attendre. Les Norvégiens ont rapidement pris le dessus sur les Tchèques, les Italiens, les Allemands, les Russes et les Français pour s’offrir un titre olympique mérité. Derrière eux, les Tchèques, pourtant auteurs d’une très bonne course, n’ont pu tenir le rythme, et échouent à la deuxième place, devant de très surprenants italiens. Grâce à une excellente première partie d’épreuve des relayeuses, Lukas Hofer a pu idéalement terminer le relais et s’adjuger sa première médaille olympique. 

Peu de choses finalement à retenir de ce relais. Le suspense a été tué d’entrée par des Norvégiens surpuissants et implacables au tir (deux pioches seulement sur huit tirs). Eric Svendsen, dans une position idéale à l’entame du dernier relais, a souhaité montrer qu’il était le patron sur cette deuxième semaine des Jeux. Mais l’image la plus marquante est probablement celle d’Ole Einar Bjoerndalen qui, grâce à cette médaille d’or, devient l’athlète le plus médaillé des Jeux d’Hiver. Avec 13 médailles olympiques, dont 8 en or, il dépasse désormais Bjorn Daehlie, le fondeur norvégien. Il rentre encore plus dans la légende et reste le Roi Ole, avec ces 8 titres olympiques, ces 19 titres de champion du monde (sur 39 médailles mondiales) et ces 25 Globes de cristal.

Derrière les Norvégiens, les Tchèques et les Italiens, la France finit loin, très loin. Bien partie après le premier relais de Marie Dorin, Anaïs Bescond a craqué sur le tir couché (trois fautes et un tour de pénalité). Jean-Guillaume Beatrix et Martin Fourcade n’ont pu ramener le train français vers la médaille. Au final, une 7^ème place rageante, au vu des performances de l’équipe dans les épreuves individuelles. Espérons qu’Anaïs rattrape le coup sur le relais féminin vendredi. 

Les stars déchues du jour : équipe russe de hockey masculin

La défaite aux tirs au but face aux Etats-Unis avait déjà montré le signe d’une équipe affaiblie, manquant d’esprit collectif et de niaque. Le troisième match de poule avait fait souffler un vent d’inquiétude sur la Russie. Les favoris du tournoi de hockey pouvaient-ils perdre chez eux ? Le réveil a sonné en quart de finale. Le parcours chaotique des coéquipiers d’Ovechkine s’est arrêté aujourd’hui, en quart de finale, face à la Finlande. Tenants bon pendant quinze minutes face à des Finlandais à leur niveau, les Russes se sont effondrés ensuite, encaissant deux buts et ne réussissant jamais à trouver la solution face au gardien bleu Tuukka Rask. Auteur de 37 arrêts, le portier finlandais a fait son match, contrairement à Pavel Datsyuk et Alexander Ovechkin. Le joueur des Washington Capitals n’aura finalement jamais eu le temps de devenir la star annoncée des Jeux, ne marquant qu’un but en ouverture du tournoi face à la Slovénie. Les Russes tenteront d’aller chercher une cinquième place bien décevante au vu de leur statut. Les Finlandais iront affronter leurs voisins suédois, vainqueurs plus tôt de la Slovénie (5-0), vendredi. 

Dans les autres quarts de finale, le Canada l'a emporté difficilement face à une surprenante équipe lettone (2-1), tandis que les Etats-Unis ont facilement battu la République Tchèque (5-2). Canada et Etats-Unis se rencontreront dès les demi-finales vendredi, à 18h. 

En bref

En slalom géant parallèle, on attendait beaucoup de Sylvain Dufour, actuel 3ème de la Coupe du monde dans la discipline. Mais le Français a complètement raté le premier round éliminatoire. Il a été éliminé par son adversaire russe Vic Wild, en loupant complètement le 2ème run. Le Russe a d'ailleurs remporté l'or olympique devant le Suisse Nevin Galmarini et Zan Kosir. 
Chez les filles, c'est une compatriote de Galmarini qui a remporté l'épreuve. Patrizia Kummer décroche l'or olympique, devant la grande favorite Tomoka Takeuchi et la Russe Alena Zavarzina. 

En ski de fond ce matin, les Français avaient réussi à se qualifier au temps pour la finale de l'épreuve de sprint par équipes Classique. Mais Jean-Marc Gaillard et Cyril Miranda ont annoncé qu'ils ne prendraient pas part à la finale. Gaillard préfère se réserver pour le 50km, qu'il disputera dimanche, et Miranda a admis le fait que les Français n'avaient aucune chance d'accrocher une médaille. Décision assez scandaleuse et discutable. Une finale olympique reste une finale olympique, et beaucoup de skieurs donneraient beaucoup pour être à leur place. D'autant que Gaillard n'a aucune chance sur le 50km. 
Chez les filles, la Norvège a remporté la médaille d'or, avec près de dix secondes d'avance sur la Finlande et 20" sur la Suède. Aurore Jean et Célia Aymonier ont été éliminées en demi-finale, terminant 6ème de leur série, avec un temps de 17'10"07.

La journée a été difficile pour les Russes. Après l'élimination honteuse de leur équipe de hockey en quart de finale, ils ont vu leur petit enfant tomber sur la patinoire Adler lors du programme court dames. Yulia Lipnitskaya a chuté et a fortement compromise ses chances de remporter une médaille. Elles est désormais à 9 points du podium avant le programme libre. Heureusement, sa compatriote Adelina Sotnikova est deuxième derrière la favorite coréenne Yuna Kim. La Française Mae Berenice Meité est 9ème, et tentera de rester dans le Top 10 à l'issue du libre. 

L'équipage canadien a remporté l'épreuve de bosleigh dames devant les deux paires américaines Elena Meyers/Lauryn Williams et Aja Evans/Jamie Greubel. 

En patinage de vitesse, la Tchèque Martina Sablikova a remporté l'or olympique sur le 5000m dames, devant Ireen Wust et Carien Kleibeuker. Encore deux médailles de plus pour les Néerlandais. 

A suivre demain

- Ski cross hommes, classement à 8h45, éliminations à partir de 10h30. Le Français Jean-Frédéric Chapuis pourrait bien permettre à la délégation de battre le record de Salt Lake City et Vancouver, en apportant une douzième médaille. Arnaud Bovolenta, Jonas Devouassoux et Jonathan Midol sont également en course, mais les Canadiens et les Autrichiens seront présents demain. 

- Ski halfpipe dames, qualifications à 15h30, finale à 18h30. Espérons que les conditions de neige seront meilleures que pour les hommes mardi. Anaïs Caradeus peut légitimement viser une médaille, tout comme Marie Martinod. Mais les Américaines, Canadiennes et Australiennes seront aussi présentes. 

- Combiné nordique, épreuve par équipes, sauts à 9h, fond à 12h. Avec ses coéquipiers Maxime Laheurte, François Braud et Sébastien Lacroix, Jason Lamy-Chappuis avait terminé quatrième de l'épreuve par équipes il y a quatre ans, à Vancouver. Cette année, le podium sera encore difficile à atteindre mais une troisième place est jouable derrière les intouchables norvégiens et allemands. Les Japonais seront également dans le coup. 

- Hockey féminin, finale Canada-USA, 18h. Sur le papier, le match est forcément déséquilibré. Les Canadiennes sont triples championnes olympiques en titre et partent évidemment favorites de cette finale face à des Américaines qui ont de leur côté côté réalisé un tournoi parfait jusqu'ici. A ne pas rater. 

- Patinage artistique, programme libre dames, 16h. La patinoire Adler attend avec impatience la jeune prodige du pays. Héroïne de l'épreuve par équipes, la jeune Yulia Lipnitskaya, 15 ans seulement, doit maintenant assumer son statut de favorite pour l'épreuve.