Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

News Sports

Récits et analyses de journalistes sportifs en devenir


La rage ne suffit pas

Publié par Thomas Giraudeau sur 13 Juillet 2014, 15:18pm

Catégories : #Coupe du Monde 2014

Depuis le début de la compétition, le Brésil nous a toujours impressionné lors de l'entrée dans le stade et durant l'hymne national. Avant de déchanter sur le terrain… © Getty Images

Depuis le début de la compétition, le Brésil nous a toujours impressionné lors de l'entrée dans le stade et durant l'hymne national. Avant de déchanter sur le terrain… © Getty Images

Après la débâcle, le soulagement. La Coupe du Monde est enfin finie pour une équipe brésilienne qui n'aura jamais véritablement brillé. Défaite 0-3 dans la petite finale face aux Pays-Bas.

Rarement un match pour la 3ème place n'avait rassemblé autant d'enjeux. Montrer que le Brésil reste le plus grand pays du football, reprendre confiance sur le terrain et auprès des supporters, sortir de la compétition en montrant enfin son vrai visage. Tous ces objectifs, la Seleçao ne les a pas rempli. La faute à une défense toujours aussi indisciplinée, et un milieu de terrain affreusement inexistant. Face à eux, des Néerlandais aguerris, rapides et bien structurés. Les Orange avaient eux aussi besoin de reconquérir le coeur de leurs supporters, après leur non-match face à l'Argentine en demi-finale.

L'entame de match est largement à l'avantage des Pays-Bas. Le retour de Thiago Silva en défense, après sa suspension lors de la demi-finale, n'y change rien. Pire encore, le capitaine de la Seleçao se montre extrêmement indiscipliné. Incapable de tenir son poste, il manque même de se faire expulser après seulement deux minutes de jeu. En position de dernier défenseur, il tire le bras d'Arjen Robben, qui s'effondre juste avant la surface de réparation. L'arbitre désigne injustement le point de penalty (la faute est commise à l'extérieur de la surface), mais ne sort qu'un carton jaune à l'encontre de Silva. Pas cher payé pour le capitaine, qui voit Van Persie donner l'avantage aux Néerlandais sur penalty (3e).

S'ensuit une mi-temps plutôt agréable, où les Brésiliens montrent enfin de beaux atouts en attaque. Le trio composé de Ramires, Oscar et Maicon proposent des combinaisons intéressantes, et Ramires manque même l'égalisation de peu à la 5e. Mais la défense auriverde et son plus fier représentant, David Luiz, commettent l'irréparable à la 17ème minute. Sur un centre de De Guzman, Luiz dégage plein axe et laisse Blind, seul au point de penalty, ajuster sa frappe (0-2). Une erreur de débutant, rarement vu à ce niveau de la compétition. Comme six de ses coéquipiers, David Luiz est perdu sur le terrain, fait comme d'habitude de grands raids jusqu'à la surface adverse, délaissant ainsi le flanc gauche de la défense auriverde. Il laisse évidemment des espaces pour les Néerlandais, dans une configuration en contre-attaque qui leur réussit plutôt bien depuis le début du Mondial.

En face, les Brésiliens comptent sur de longs dégagements de Julio Cesar, afin d'éviter de passer par un milieu de terrain inexistant côté sud-américain. Comment dès lors construire des actions sans leader offensif, sans le Neymar qui leur a permis d'atteindre ce stade de la compétition ? La Seleçao arrive cependant à se procurer quelques occasions, à l'image de Ramires à la 60e ou Oscar à la 68e, qui aurait dû obtenir un penalty. Le scandale arbitral est là, mais cette fois-ci pas en faveur des « jaune et vert ». Oscar est sanctionné d'un carton jaune pour simulation, alors que Blind fait bien faute sur le Brésilien.

Ne manque alors plus que Hulk pour ajouter au fiasco de la Seleçao. L'attaquant rentre à la 73e minute, sans conséquence (évidemment) sur le score final. Les Néerlandais ajoutent même un dernier but à la 90e. L'oeuvre de Wijnaldum, qui profite de l'excellent travail mené par Robben et Janmaat côté gauche.

La Seleçao termine presque miraculeusement 4ème de son Mondial. Sans Neymar, qui a surnagé dans une attaque composé de joueurs plus que médiocres (Fred et Hulk en tête), le Brésil ne peut rivaliser face à des équipes bien en place et jouant rapidement leurs offensives. La faute à une défense complètement à la rue, pourtant composé de joueurs au talent indidivuel indéniable. Luis Felipe Scolari a une part de responsabilité dans cet échec de la Seleçao. Coupable de ne pas avoir vu les failles de son équipe dès le premier match face à la Croatie. Coupable d'avoir mis en place un système de jeu sans milieu de terrain, ou si peu. Coupable d'avoir continué à titulariser Fred et Hulk en attaque, malgré leur apathie chronique et un banc de remplaçants plus à son avantage sur les derniers matchs (Maicon entre autres). Coupable, enfin, d'avoir pensé que l'émotion, l'ambiance et la rage suffirait à cette Seleçao pour ajouter une sixième étoile à son maillot.

Le chantier est désormais immense pour la fédération brésilienne. Il lui reste moins de deux ans pour reconstruire son équipe, avant le début des éliminatoires pour le prochain Mondial. Bon courage !

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents