La détresse d'Antoine Griezmann reflète la physionomie de la partie. Les Bleus se sont procurés des occasions, mais ont manqué de lucidité pour l'emporter. © Getty Images
A force de leur dire qu'atteindre les quarts de finale était suffisant pour considérer cette Coupe du Monde 2014 comme une réussite, n'a t-on pas prédisposé par avance cette équipe de France à une défaite face à l'Allemagne ? Alors que l'objectif annoncé était d'hors et déjà rempli, était-il nécessaire de se battre à 100 %, de jouer un match plein ?
Après-match, les propos de Didier Deschamps au micro de TF1 m'ont paru surprenant, inapproprié à une telle situation. La déception était présente, mais moins qu'à l'accoutumée. Comme si une victoire face à la Mannschaft n'était qu'un bonus, et que les Bleus n'avaient pas eu envie de se projeter vers la semaine suivant ce 4 juillet.
Un sentiment de frustration, d'inachevé a probablement envahi les supporters de l'équipe de France hier soir. Après nous avoir fait rêver face à la Suisse, on attendait le match référence face aux triples champions du monde. Le lieu était de la partie, tout comme la pelouse et les qualités intrinsèques des joueurs présents sur le terrain. Restait alors à se créer des occasions, à être précis et à dominer au milieu de terrain.
Ces trois objectifs, l'équipe de France ne les a pas rempli, ou presque, en première mi-temps. Donnant trop facilement le ballon à leurs adversaires, les Bleus se font punir dans le premier quart d'heure de la partie. A la 13ème minute, sur un coup franc parfaitement tiré par Kroos, Hummels se débarasse de Varane et s'en va décocher une tête imparable pour Lloris (0-1). Les Bleus prennent alors rapidement le cours du jeu à leur compte, sans toutefois l'accélérer. Pogba et Cabaye s'en remettent à de longs appels pour Griezmann ou Benzema, sans succès. Ils redonnent trop facilement la balle à l'adversaire, qui fait preuve d'une bonne rigueur défensive. Ils se procurent cependant quelques occasions, notamment à la 34ème minute, où Valbuena voit sa reprise détournée avec Brio par Neuer, de la main droite. Huit minutes plus tard, c'est la tête de Benzema qui est contrée par Hummels. Globalement, le bilan n'est pas excellent. Beaucoup de déchets, de ballons mal dosés et de passes ratées.
Le bilan n'est pas largement meilleur pour la seconde mi-temps. La chaleur n'aidant pas, les transmissions sont laborieuses, souvent brouillonnes. Les Allemands endorment peu à peu le match, et bloquent assez facilement le milieu de terrain, fondamental au jeu français. Qu'attend alors Didier Deschamps pour effectuer des changements ? A la 71ème minute seulement, Sakho, blessé, est remplacé par Koscielny. Deux minutes plus tard, Rémy remplace Cabaye, puis Giroud prend la place de Valbuena… à la 85ème. Les Bleus se créent encore quelques occasions dans le dernier quart d'heure, par l'intermédiaire de Matuidi, et surtout Benzema, qui manque l'égalisation de peu dans les ultimes secondes de la partie. Mais Neuer veille au grain, et Schurrle manque par deux fois de tuer définitivement les espoirs français.
La Mannschaft a le dernier mot. Victoire 1-0 face à des Bleus qui se sont montré vailllants, combatifs, mais pas assez appliqués et précis pour espérer se qualifier pour une demi-finale d'un Mondial.
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